Le fils du tanneur

Renaud de Joux

 ISBN 978-2-7483990-6-6

En 1349, le jeune marchand Hugues rentre chez lui dans la principauté de Bâle et découvre que tous les habitants de son village sont morts de la peste. En examinant mieux le cadavre de son frère, il aperçoit qu’il a été assassiné. Par qui ? Un seul témoin : un enfant de cinq ans, affamé et apeuré. Hugues mettra tout en œuvre pour découvrir le meurtrier et venger son frère.

Rien ne lui sera épargné : peste, famine, tremblement de terre, incendie criminel, injustices, batailles…

Découvrez son parcours en le suivant sur les routes de l’Europe médiévale, de Bâle à Florence, de Gênes à Strasbourg, de Zurich à Venise, en passant par les terribles cols du Gothard ou du Mont Cenis. Une jeune confédération se met en place au pied nord des Alpes et l’esprit républicain du jeune homme n’y est pas insensible. Les nombreuses embûches de l’époque ne l’empêcheront pas de réussir aussi bien dans ses affaires que dans ses amours avant de se laisser emporter par la noirceur de ce siècle impitoyable.

La page de couverture est une gravure de Karl Jauslin (1842-1904), artiste peintre bâlois, illustrant le tremblement de terre de Bâle de 1356

 

Préface

Un livre chemine jusqu’à vous. Il vous arrive avec ses tas d’inconnues. Vous lisez d’emblée le titre et le nom de l’auteur. Celui du roman que j’ai en main me réjouit. Renaud de Joux fut mon élève à Lajoux. Je lui ai appris – mon Dieu il y a combien d’années – à lire et à écrire. Je lui ai raconté des histoires « en veux-tu en voilà ». Je suis heureuse de constater que lui aussi possède un foisonnant imaginaire, le goût d’en savoir plus, l’instinct d’extrapoler, de découvrir le passé, de réinventer un futur possible et multiple aux événements.

Déjà, à la lecture de son premier livre « Le Clocher de l’abbaye », j’ai ressenti cette sorte d’intuition de l’Histoire chez le jeune écrivain. Il a pris le temps de se plonger dans de multiples documents qui traitent du Moyen Age. A partir de là, il a cueilli quelques personnages, en a créé d’autres très vraisemblables. Il nous rend une riche époque  dont on prétend à tort qu’elle était celle de l’ignorance, du retard culturel et de l’immobilisme. Le sentiment d’admiration que j’éprouve envers elle s’en trouve renforcé.

Et voilà qu’un deuxième livre pointe son nez. Je me plonge avec passion dans le manuscrit de l’ouvrage intitulé « Le Fils du tanneur ». Hugues, le héros principal, me mène à travers villes et campagnes, heurs et malheurs des temps traversés par la peste noire, avec ses périodes de rémission pendant lesquelles la vie si forte tend à gommer jusqu’au souvenir du fléau. Le lecteur suit pas à pas l’homme sensible, devenu à force « un familier de la mort ». L’intelligence, le sens des affaires, la fidélité en amitié, la curiosité pour le monde politique de son temps nous le rend attachant. Avec lui, on entre de plein pied dans l’incroyable grouillement des alliances, des trahisons et des guerres, des humeurs météorologiques, des mentalités et de leur lente mais réelle évolution. Hugues agit, aime, souffre et jouit de l’existence. Loin de lui l’idée de se poser en victime. Il réagit, pare au plus pressé, pour ensuite influer sur son propre destin avec un sens du négoce affiné et payant. A le voir évoluer, on s’est attaché à sa personne, aux siens qu’il défend et protège, à ses entreprises audacieuses. Sans qu’il le veuille, il sera entraîné dans le tourbillon de la bataille, lui qui n’est ni belliqueux ni fait pour la guerre. Que de misères accumulées ! Qu’adviendra-t-il d’un homme aussi vaillant et courageux qui, tout au long de sa vie aura lutté contre le désespoir?
Bien sûr, la lectrice qui vous parle – elle est à ses heures « perdues » écrivaine – a éprouvé la tentation d’intervenir dans le texte, d’y chercher les poux dans la paille, d’y venir avec un impitoyable crayon rouge. Mais non ! Elle sait d’expérience qu’on apprend seul à remettre l’ouvrage cent fois sur le métier. Elle commente, elle dit, elle conseille et se refuse toutefois à imposer. Elle est si fière qu’enfin pointe une relève au milieu des quelques vieux barbons qui tiennent le haut du pavé des lettres romandes. Elle-même âgée voit enfin arriver des nouveaux, dont Renaud de Joux à qui elle souhaite de tout cœur « bon vent », bel avenir et succès.
A l’actif du jeune auteur, « Le Clocher de l’abbaye », centré sur l’ancien couvent des Prémontrés à Bellelay, lieu mythique s’il en est, cher aux habitants du Jura historique, donc du Nord et du Sud. Le roman suivant, « Le Fils du tanneur », vous emmènera vers la naissance de la Confédération helvétique et à travers toute l’Europe contemporaine, en compagnie d’Hugues, le marchand voyageur qui veut tout savoir du monde remuant dans lequel il est plongé.

Benoîte Crevoisier 

Les Breuleux, 31 août 2012